France-Birmanie

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Ce site, créé à l'initiative de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, présidente déléguée du groupe interparlementaire d'amitié Asie du Sud-Est pour la Birmanie du Sénat a pour objectif de présenter des informations aussi objectives que possible sur la Birmanie, pays largement méconnu de près de 50 millions d’habitants, le plus grand de l’Asie du Sud-Est, très isolé sur la scène internationale.

Il souhaite contribuer à l’amélioration des relations entre nos deux pays sans s’affranchir de l’obligation d’une réflexion sur les manquements à la démocratie qui entravent encore profondément les progrès de ce pays (dictature militaire, violation des droits de l’homme, travail forcé, production de drogue)

Le site www.info-birmanie.org diffuse des informations sur la situation politique, économique et sociale de la Birmanie .

Des dizaines de prisonniers politiques libérés
18 septembre 2012

Plusieurs dizaines de prisonniers politiques ont été libérés en Birmanie lors d'une nouvelle amnistie, un geste significatif du nouveau régime alors que doivent se succéder aux Etats-Unis la chef de file de l'opposition Aung San Suu Kyi, puis le président Thein Sein.

Le chef de l'Etat, attendu la semaine prochaine, devrait notamment réclamer la levée du reste des sanctions américaines contre son pays, qui a multiplié les réformes depuis plus d'un an. Il demande à l'Occident un soutien sans condition pour mener à bien son entreprise et venir à bout des conservateurs du pays.

"Environ soixante prisonniers politiques ont été libérés" lors de l'amnistie de 514 détenus annoncée lundi, a déclaré mardi à l'AFP Nine Nine, membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Suu Kyi, dont plusieurs de ses membres.

? Lire la suite de l'article sur le site du Point

 

La Commission européenne propose de rétablir les préférences commerciales avec le Myanmar/la Birmanie
17 septembre 2012

Le Myanmar/la Birmanie est sur le point de retrouver le bénéfice d'un accord commercial spécial et avantageux avec l'UE, suite à la reconnaissance par la communauté internationale des efforts qu'a récemment fournis le pays pour améliorer l'environnement politique et social et les conditions de travail. Aujourd'hui la Commission européenne a adopté une proposition visant à réintégrer le pays dans le régime commercial préférentiel «Tout sauf les armes», qui garantit pour tous les produits, excepté les armes et les munitions, un accès au marché européen en exonération des droits de douane et hors contingents.

Le bénéfice du programme de préférences généralisées avait été retiré au Myanmar/à la Birmanie en 1997 pour violations graves et systématiques des conventions internationales fondamentales sur le travail forcé.

En juin de cette année, l'Organisation internationale du travail (OIT) a conclu que le Myanmar/la Birmanie avait réalisé des progrès significatifs, malgré la persistance de quelques problèmes en matière de travail forcé. Dans ces conditions, conformément au droit de l'UE, les préférences commerciales devraient être rétablies.

? Lire le communiqué de presse de la Commission européenne

 

Premier discours au Parlement birman de Suu Kyi, qui soutient les minorités
25 juillet 2012

La chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a lancé, mercredi 25 juillet, un appel à la protection des droits des minorités ethniques du pays, lors de sa première prise de parole devant le Parlement.

" Pour devenir une véritable Union démocratique (...), avec des droits égaux et un respect mutuel, j'appelle tous les membres du Parlement à discuter de la mise en place des lois nécessaires pour protéger les droits égaux des groupes ethniques ", a déclaré celle qui avait été élue député en avril.

La lauréate du prix Nobel de la paix a pris la parole en soutien à une proposition de loi sur la protection des droits des minorités ethniques, déposée par un député le parti au pouvoir, le Parti pour la solidarité et le développement de l'union (USDP).

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Des violences communautaires font plus de 80 morts en Birmanie
21 juin 2012

Les violences communautaires se poursuivent dans l'ouest de la Birmanie entre communautés bouddhiste et musulmane et ont fait au total plus de 80 morts, a indiqué à l'AFP jeudi 21 juin un responsable gouvernemental.

"Le dernier bilan fait état de 71 morts", a-t-il précisé, un bilan auquel s'ajoutent dix musulmans lynchés au début du mois par une foule de bouddhistes en colère qui voulaient venger le viol et le meurtre d'une femme. L'état d'urgence a été décrété le 10 juin dans l'ensemble de l'Etat Rakhine mais ne semble pas suffire à restaurer la sécurité.

? Lire la suite de l'article sur le site du Monde

 

Aung San Suu Kyi à Paris
26 j uin 2012

AASK_Senat.jpgC'est à Paris qu'Aung San Suu Kyi achève sa tournée européenne qui l'aura aussi amenée en Suisse, en Norvège (pour la réception de son Prix Nobel), en Irlande et en Grande-Bretagne. Reçue comme un Chef d'Etat par le Président de la République, le Président du Sénat, celui de l'Assemblée nationale et plusieurs ministres, elle a également tenu à rencontrer des responsables d'ONG et associations de droits de l'Homme actives en Birmanie, des étudiants ainsi que d'autres représentants de la société civile française, auxquels elle a notamment parlé du rôle des femmes dans le développement.

? Lire le compte-rendu de sa visite sur le site de l'Express

 

Aung San Suu Kyi reçoit son Prix Nobel, 21 ans après qu'il lui eut été décerné
18 juin 2012

Nous vous avons attendu si longtemps, Madame …” s'exclama en ouverture de son discours le Président du Prix Nobel, Thorbjorn Jagland. Les règles du Prix Nobel, devait-il rappeler, font que si un lauréat ne peut se rendre à Oslo pour recevoir son Prix, il doit le faire dans les 6 mois. Pour Suu Kyi, il fallut attendre…21 ans.

21 ans de détention aux mains de la Junte militaire birmane, 21 ans de souffrances et de solitude loin des siens, 21 ans d'attente et d'espoir. Mais elle l'avait promis, son premier voyage hors de Birmanie serait pour la Norvège, là où son fils aîné Alexander avait reçu en son nom, il y a 21 ans, le Prix Nobel de la Paix, mais où il lui fallait encore prononcer son discours d'acceptation du Prix.

? Lire la suite sur le blog de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam

Première mission de l'AFD en Birmanie
30 mai 2012

Suite à l'autorisation donnée à l'AFD d'intervenir en Birmanie, une première mission s'est rendue dans ce pays du 14 au 18 mai. Elle a été l'occasion d'échanger avec l'ensemble des partenaires au développement réunis à Mandalay, ainsi qu'avec plusieurs ministres du Gouvernement birman (Santé, Agriculture et Irrigation, Plan et Développement Economique). La mission a également pu rencontrer la municipalité de Rangoun et des ONG françaises actives en Birmanie.

Des perspectives de financement de projets ont pu être identifiées dans les secteurs de la santé, de l'agriculture, de l'eau et de l'assainissement, en partenariat étroit avec d'autres acteurs, au premier rang desquels la Banque Asiatique de Développement.

? Lire le communiqué de presse de l'AFD

 

L'UE suspend la plupart de ses sanctions contre la Birmanie
23 Avril 2012

L'Union européenne a suspendu ce lundi 23 avril 2012 à Luxembourg la plupart des sanctions contre la Birmanie. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE souhaitent ainsi saluer les efforts du pouvoir à Naypidyaw et encourager le processus de réformes démocratiques. Mais l'UE reste vigilante.

? Lire la suite de l'article sur le site de RFI

 

Elue députée, Aung San Suu Kyi entre dans l'Histoire
2 avril 2012

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été élue députée de la chambre basse du parlement birman, selon les médias d'Etat lundi, au terme d'élections partielles observées par le monde entier qui se sont transformées pour elle en triomphe historique.

La télévision d'Etat, citant la commission électorale, a confirmé ce que son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait annoncé dès dimanche soir: la lauréate du prix Nobel de la paix intègre l'appareil politique légal de son pays, pour la première fois de sa vie.

La LND a remporté au moins 40 des 44 sièges qu'elle briguait. Les résultats dans les cinq autres circonscriptions, sur les 45 en jeu, seront annoncés plus tard.

? Lire la suite de l'article sur le site du Point

 

L'AFD autorisée à intervenir en Birmanie
28 mars 2012

Le Comité d'Orientation Stratégique de l'AFD du 22 mars a autorisé l'Agence à intervenir en  Birmanie pour une durée de quatre ans au titre du mandat « pays en sortie de crise ». Ses interventions devraient prendre la forme de subventions et se concentrer sur les secteurs de l'agriculture, l'environnement et la santé.

? Lire l'article « La Birmanie s'ouvre aux investisseurs étrangers » sur le site des Echos

 

Audition de l'Ambassadeur Thierry Mathou au Sénat
7 février 2012

Le groupe interparlementaire France Asie du Sud-Est et la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées du Sénat ont conjointement auditionné Thierry Mathou, Ambassadeur de France en Birmanie.

Cette audition a été l'occasion, pour les sénateurs, de tirer un premier bilan du processus de démocratisation engagé par le régime birman depuis plusieurs mois, qui s'est notamment traduit par l'amorce d'un dialogue avec Mme Aung San Suu Kyi, figure emblématique de la lutte pour la démocratie en Birmanie et Prix Nobel de la Paix, ainsi que par des libérations de prisonniers politiques.

? Lire le compte-rendu de l'audition sur le site du Sénat

 

 

Visite officielle d'Alain Juppé en Birmanie

16 janvier 2012

Le Ministre d'Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, s'est rendu en visite officielle en Birmanie du 14 au 16 janvier. C'est la première fois qu'un Ministre des Affaires étrangères français se rend dans ce pays – une visite rendue possible par le processus de réformes engagé par le régime birman. Après avoir remis à Aung San Suu Kyi les insignes de commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur, il a rencontré différents représentants de la société civile birmane et de la communauté française. Il s'est également entretenu avec le Président birman, Thein Sein, et le Ministre des Affaires étrangères Wunna Maung Lwin, ainsi qu'avec les présidents des deux chambres du Parlement.

•  Lire le compte-rendu de ce déplacement sur le site du Ministère des Affaires étrangères

 

Nicolas Sarkozy s'entretient par téléphone avec Aung San Suu Kyi

13 janvier 2012

Le Président Sarkozy a annoncé à Aung San Suu Kyi qu'il souhaitait que lui soient remis les insignes de Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur, en témoignage de son engagement exemplaire en faveur de la démocratie en Birmanie. Marquant son soutien au processus de réformes engagées dans ce pays, il s'est réjouit de la décision des autorités birmanes de libérer un grand nombre de prisonniers politiques, tout en rappelant la vigilance et les attentes très fortes de la France en matière de libéralisation politique et d'amélioration du respect des Droits de l'Homme.

•  Voir le communiqué de presse de l'Elysée

 

Aung San Suu Kyi pourra se présenter aux législatives partielles

6 janvier 2012

L'opposante Aung San Suu Kyi a reçu jeudi le feu vert définitif du régime birman pour se présenter aux élections d'avril, témoignant de son espoir de voir émerger dans son pays, de son vivant, une véritable démocratie.

La lauréate du prix Nobel de la paix devait s'entretenir en fin de journée avec le chef de la diplomatie britannique, William Hague, en visite officielle un mois après son homologue américaine Hillary Clinton, pour tenter de conforter des réformes politiques spectaculaires.

•  Lire la suite de l'article sur le site de France 24

 

Libre, Aung San Suu Kyi doit affronter plusieurs défis

13 novembre 2010

En Birmanie, Aung San Suu Kyi, libérée ce samedi 13 novembre 2010, va être confrontée à un paysage politique très différent de celui qui prévalait avant sa dernière période de liberté entre 2002 et 2003. Si la junte est plus forte que jamais, l'opposition politique au régime militaire s'est diversifiée. Aung San Suu Kyi va devoir définir une nouvelle stratégie en accord avec ses compagnons de route politiques.

•  Lire la suite de l'article sur le site de RFI

 

  Thierry Mathou, nouvel ambassadeur de France en Birmanie

15 octobre 2011

Thierry Mathou sera, à compter de janvier prochain, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de l'Union de Birmanie. Sa fine connaissance de la Chine (où il a été attaché économique de 1993 à 1996, deuxième puis première secrétaire de 1999 à 2004, et consul général à Shanghai de 2006 à 2010) et sa compétence de chercheur associé au CNRS, spécialisé en géopolitique du monde himalayen et de ses confins (Myanmar et Pakistan) seront sans nul doute des atouts importants pour conduire notre action diplomatique en Birmanie.

 

Réponse à la question écrite de Michel Billout : « Situation politique en Birmanie »

26 août 2010

Texte de la question écrite n° 13523 de M. Michel Billout (Seine-et-Marne - CRC-SPG) publiée dans le JO Sénat du 20/05/2010 :

M. Michel Billout attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation politique très préoccupante en Birmanie. La Ligue nationale pour la démocratie, principal parti de l'opposition birmane, parti de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, n'est plus autorisée à exister depuis le 7 mai dernier, aux termes de la loi sur les partis imposée par la junte militaire au pouvoir. Cet événement discrédite totalement la première élection depuis 20 ans qui devrait être prochainement organisée en Birmanie. Dans ce contexte, elle ne pourra avoir de valeur démocratique. La situation d'atteinte intolérable aux droits de l'homme qui règne dans ce pays à l'encontre des opposants politiques comme des minorités ethniques se trouve ainsi renforcée.

Compte-tenu de cette situation nouvelle, il souhaiterait savoir :

- si le gouvernement français compte reconnaître la qualification de crimes contre l'humanité que le rapporteur spécial de L'ONU a récemment employée pour caractériser la situation dramatique en Birmanie. Dans l'affirmative, la France soutiendra-t-elle la création d'une commission d'enquête des Nations unies sur les crimes de guerre contre l'humanité commis dans ce pays ?

- si la France soutient le principe de l'instauration d'un embargo mondial sur les armes à destinations de la Birmanie.

- si la France refusera de reconnaître la légitimité des élections qui seront prochainement organisées en Birmanie, comme se sont déjà engagés à le faire l'Australie et les États-Unis d'Amérique.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes, publiée dans le JO Sénat du 26/08/2010 :

La France, avec ses partenaires européens, est gravement préoccupée par la situation des droits de l'homme en Birmanie, notamment de la situation des prisonniers politiques et des modalités d'organisation des prochaines élections. M. François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l'homme, a adressé, lors de la mission qu'il a effectuée en Birmanie, en mars 2010, à la demande du ministre des affaires étrangères et européennes, un message de fermeté : nous avons demandé aux autorités birmanes de faire le choix du dialogue et du respect de la démocratie, et appelé à l'arrêt de toute forme d'intimidation à l'égard de la population. Sur le plan international, la France a fermement soutenu la résolution sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie, présentée par l'Union européenne (UE) dans le cadre de la 13e session du Conseil des droits de l'Homme. La France soutient pleinement les travaux du rapporteur spécial mandaté par le CDH, M. Tomas Quintana, pour traiter de la situation des droits de l'Homme en Birmanie et se félicite du renouvellement de son mandat en mars dernier. Dans son dernier rapport, publié en mars 2010, M. Quintana souligne que, compte tenu de la persistance de violations graves des droits de l'Homme dans un climat de totale impunité, les Nations unies pourraient envisager la possibilité de mettre en place une commission d'enquête internationale chargée d'établir les faits quant à d'éventuels crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il ne précise pas toutefois l'organe des Nations unies qui pourrait être envisagé. La France étudie cette proposition avec toute l'attention qu'elle mérite. La France serait favorable à la mise en place d'un embargo mondial sur les armes à l'encontre de la Birmanie. L'UE a, dès 1989, suspendu ses relations militaires avec la Birmanie, et a mis en place un embargo sur les exportations d'armes en 1990, que la France applique scrupuleusement. Nous partageons vos préoccupations concernant les prochaines élections, les premières depuis celles de 1990, remportées par le parti de Mme Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la Démocratie (LND). La France a rappelé que le processus électoral ne saurait être crédible et démocratique que si tous les acteurs politiques pouvaient pleinement et librement y participer. Nous avons réitéré notre appel à un véritable dialogue politique entre le Gouvernement et l'opposition, ainsi qu'avec les minorités ethniques, seule façon de garantir un cadre acceptable pour la tenue des prochaines élections. La France a exprimé sa condamnation la plus ferme des nouvelles lois électorales promulguées le 8 mars 2010, qui ne créent pas les conditions d'un processus ouvert à tous les acteurs politiques, n'assurent pas les garanties d'un minimum de crédibilité et ont mené à un retrait de la LND des élections. La France continuera d'appeler les autorités birmanes à faire le choix du dialogue et du respect de la démocratie plutôt que de s'engager dans l'impasse d'un durcissement politique dont la principale victime est le peuple birman.

Réponse à la question écrite de Joëlle Garriaud-Maylam : « Possibilité d'action de la France face à la crise humanitaire en Birmanie»

5 novembre 2009

Texte de la question écrite n° 09215 de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France - UMP) publiée dans le JO Sénat du 18/06/2009 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les actions envisageables face à la crise politique et humanitaire qui sévit actuellement en Birmanie. Tandis que les rescapés du cyclone Nargis s'efforcent encore de reconstruire leurs vies, les minorités ethniques continuent de vivre dans une grande pauvreté et le terrible conflit qui embrase l'est du pays ne cesse de produire de nouveaux réfugiés. En dépit de cette situation d'urgence humanitaire, la Birmanie ne reçoit qu'une aide internationale dérisoire de 2,7 dollars par habitant et par an (contre plus de 50 dollars au Cambodge).

La junte birmane, qui affecte moins de 5 % de son budget à des programmes de santé et d'éducation, dispose elle d'importants revenus, en particulier grâce à l'exploitation du gazoduc opéré par Total. Elle souhaiterait donc savoir s'il ne serait pas possible d'envisager une mise sous séquestre de ces revenus, comme l'autorise la Charte des Nations Unies dans son chapitre VII, afin de l'allouer à des programmes humanitaires. La mise en place d'un tel dispositif permettrait, sans menacer les intérêts français ni priver le pays de ses revenus, d'aider efficacement la population birmane et de réduire les agissements néfastes de cette junte birmane « éminemment condamnable », selon les termes utilisés par le Président de la République.

Il lui semble que la France, dans la droite ligne de sa tradition de défense des droits de l'Homme, s'honorerait de porter une telle proposition devant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes, publiée dans le JO Sénat du 05/11/2009 :

La France a déjà, par le passé, examiné la possibilité de mettre sous séquestre les revenus du consortium qui exploite le gisement gazier de Yadana. Cette option se heurte cependant à plusieurs contraintes. La mise en place d'un compte séquestre suppose l'accord des membres du Conseil de sécurité, dont la Chine et la Russie. Cet accord n'existe pas aujourd'hui. Cette option suppose aussi par ailleurs l'accord des membres du consortium, la société américaine Chevron et l'entreprise thaïlandaise PTTEP notamment. Compte tenu de ces difficultés, il paraît nécessaire de concentrer notre aide aux populations birmanes via des programmes d'aide au développement. L'enveloppe de coopération bilatérale en Birmanie s'élève à 382 000 euros en 2009. Cette aide française, encadrée par la position commune de l'UE, est consacrée à l'action culturelle et linguistique ainsi qu'au soutien de projets d'ONG françaises et locales. L'accent est mis sur l'aide humanitaire et au développement, en vue d'un cheminement de la Birmanie vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. La France soutient des initiatives dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'adduction d'eau et de l'agriculture. La Birmanie a en outre bénéficié de 486 000 euros au titre du comité interministériel pour l'aide alimentaire en 2009, pour un projet de l'ONG Triangle consacré à la sécurité alimentaire dans les zones du delta de l'Irrawaddy touchées par le cyclone Nargis. En 2008, après le passage du cyclone, la France avait apporté une aide d'urgence de deux millions d'euros à la Birmanie. La coopération régionale française bénéficie également à la Birmanie, en contribuant à l'émergence graduelle d'une société civile mieux formée. À titre d'exemple, entre 2003 et 2005, des Birmans ont suivi une formation à l'Institut asiatique de technologie à Bangkok, dont le budget est financé à hauteur de 6,5 % par la France. L'effort français en Birmanie passe aussi par les contributions aux agences multilatérales (PNUD, UNICEF, PAM, UNHCR, etc.) et par l'action de l'Union européenne. L'instrument de financement de la coopération au développement (ICD) prévoit 65 millions d'Euros sur 2007-2013 pour des programmes dans les domaines de la santé et de l'éducation en Birmanie. L'UE apporte également un soutien aux réfugiés birmans dans les camps en Thaïlande, à travers le programme ECHO. Notre pays attache une grande importance à l'aide aux populations birmanes. Les sanctions que l'UE a adoptées à l'encontre de la Birmanie sont ciblées sur les dirigeants de la junte, afin d'épargner la population civile, que nous devons continuer à aider.

Vous pouvez nous faire part de vos réactions ou de vos suggestions, n’hésitez pas à nous contacter : info@france-birmanie.com

 


* le groupe France-Birmanie appartient au groupe parlementaire régional Asie du Sud-Est. regroupant également Bangladesh,Brunei, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, et Thaïlande.

Joëlle Garriaud-Maylam
Sénateur des Français établis hors de France - contact : j.garriaud-maylam@senat.fr
Présidente déléguée du groupe d’amitié France-Asie du Sud-Est (Birmanie) et présidente du groupe France-Birmanie du Sénat